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Le Mémorial ACTe, le projet ambitieux dédié à l’histoire de l’esclavage

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Que savez-vous du Mémorial Act créé en Guadeloupe récemment ?

Après le Mémorial de l’abolition de l’esclavage de Nantes inauguré en  2012, un lieu culturel sans précédent ouvre ses portes au milieu de l’arc antillais, au cœur des îles d’Amériques, enjeu commercial d’antan pour les puissances du Vieux Monde, chargées d’Histoire. Implanté en Guadeloupe, à l’entrée de la baie de Pointe-à-Pitre, le Mémorial ACTe, est un lieu d’envergure internationale, spécifiquement consacré à l’histoire, la mémoire et l’expression de l’esclavage. Un nouvel attrait touristique dans la caraïbe.

Véritable œuvre d’art architecturale qui rappelle un bateau érigé face à la mer (mais aussi le récent MuCem : musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée à Marseille), sur le site de l’ancienne usine sucrière Darboussier, à deux pas de la préfecture, le Mémorial ACTe, se présente comme LE centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage.

Un « centre Beaubourg » caribéen ?

Lourd de symboles, métaphores et d’images, le mémorial est un lieu-hommage aux ancêtres victimes de la traite négrière pour se recueillir, apprendre, (re) chercher une histoire commune à l’humanité. Le but : participer à la création d’une mémoire collective et d’encourager la  recherche sur la  traite négrière, l’esclavage et  leurs abolitions afin de contribuer à la « fermeture » des blessures  d’une  Histoire  marquante pour l’Afrique, la Caraïbe et des Amériques.  Il a été inauguré le 10 mai 2015 par le président de la République François Hollande en présence de George Pau-Langevin et Christiane Taubira et de chefs d’États africains et chefs de gouvernement caribéens.

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Le bâtiment

Un imposant édifice

Accessible en français, créole, espagnol, anglais, la configuration des lieux sur 2500 m2 à pour vocation de guider  les visiteurs de tous horizons autour de 3 pôles :

« Connaissance »,  avec une exposition permanente sur l’esclavage de l’Antiquité à nos jours et des centres de ressources et recherches généalogiques.

« Échange et diffusion », espace composé d’une salle d’exposition et d’une autre modulable pour accueillir 250 spectateurs, ouverts aux chercheurs, créateurs et artistes caribéens au sens large, diaspora comprise.

« Recueillement » : jardin suspendu, relié au mémorial par une passerelle de plus de 200 mètres, sur un monticule appelé le morne Mémoire où est cultivé un jardin à la manière des esclaves des plantations durant leur « temps libre ».

Éduquer aujourd’hui pour changer demain

L’esclavage des Noirs a laissé des traces profondes dans le regard qu’on porte sur l’autre selon sa couleur de peau, son métissage, son expression/langue, son habillement, etc… Et concernant les Antilles, qui sont françaises depuis 380 ans dont seulement 167 sans, c’est une réalité toujours pesante ! Bien que nous soyons au 21ème siècle, les « dérapages » sont encore fréquents…

Ce mémorial a pour ambitieuse mission de rappeler que « l’esclavage est un phénomène partagé par l’humanité depuis des millénaires » et que toutes ses formes passées et/ou présentes doivent être condamnées. Le Mémorial Acte ouvre un peu plus le vaste chantier de changement de mentalités pour un meilleur avenir…

Le saviez-vous ?

La France fut l’un des principaux acteurs, derrière l’Angleterre et le Portugal, du commerce triangulaire, mais loin devant les États-Unis.

Du XVIe au XIXe siècle, 600 000 à 800 000 Africains furent déportés en Amérique du Nord, alors qu’1,6 million l’a été dans les Antilles françaises.


Cet article a initialement été publié sur Blakes.fr.